Comme vous le savez sans doute (ou peut-être) déjà, j’adore cette saga. J’avais d’ailleurs dit que j’y consacrerais un article. Le décès de Pierre Christin ce 2 octobre 2024 – deux ans après son comparse et ami d’enfance Jean-Claude Mézières – a remis le sujet sur le haut de la pile, histoire de rendre hommage à ces deux piliers de la science-fiction moderne…

Pierre Christin et Jean-Claude Mézières
Auteur phare de Pilote, Pierre Christin a créé la bande dessinée Valérian et Laureline en 1967 avec le dessinateur Jean-Claude Mézières. La série s’appelait à l’origine Valérian, agent spatio-temporel mais il faut dire que sa compagne est très rapidement apparue, et le duo est devenu indissociable et complémentaire. Tous deux travaillent pour le Service spatio-temporel de Galaxity, une mégapole terrienne du XXVIIIe siècle et capitale d’un empire galactique. Ils se déplacent dans le temps et l’espace pour préserver les intérêts de Galaxity. Leurs aventures les mènent dans des lieux incroyables issus de l’imagination géniale des deux auteurs, et comme souvent dans le domaine de la science-fiction, le monde dans lequel nos héros évoluent et leurs contacts avec d’autres mondes sont l’occasion d’une critique de notre société moderne…
« Il n’y a jamais d’histoire gratuite. Une bonne bande dessinée implique toujours une profonde préoccupation à l’égard du monde contemporain. Un album doit avoir un sens, apporter une morale, agir comme une dénonciation. »
Pierre Christin
Traduite dans une vingtaine de langues, Valérian a été rapidement considérée comme une série d’avant-garde, comptant parmi les premiers héros de BD de science-fiction française. Elle a inspiré de nombreux auteurs, et même des réalisateurs comme Georges Lucas pour Star Wars ! Ce n’est pas rien.

D’après Jean-Claude Mézières dans Le Pays sans étoile
Pourquoi j’aime cette série ? Je l’ai découverte quand j’étais ado en lisant La Cité des eaux mouvantes, au format poche, je me souviens très bien. J’ai toujours aimé piocher dans la bibliothèque de mon père, lui-même féru de SFFF (science-fiction, fantasy et fantastique). La science-fiction m’a très tôt attirée, déjà avec les récits passionnants de Jules Verne. Et puis Laureline… à une époque où les personnages féminins sont peu nombreux et peu intéressants dans la bande dessinée (et ailleurs), forcément, elle m’a tout de suite plu ! Ingénieuse, intelligente et intuitive, et pas seulement très jolie. A ce moment-là j’étais également fan de Yoko Tsuno, d’Emma Peel dans Chapeau melon et bottes de cuir, et même de Catwoman dans la vieille série télévisée Batman des années 60. Bref, vous voyez le genre, je guettais la moindre figure féminine « forte » ! Maintenant j’aime beaucoup aussi Valérian avec son côté un peu nigaud justement, mais sympa bien sûr. Pour une fois les rôles sont inversés et c’est l’héroïne qui est mise en valeur. C’était d’ailleurs voulu : les auteurs souhaitaient mettre en scène une jeune fille moderne, fonceuse, tandis que pour Valérian ils ne voulaient « surtout pas d’un super-héros avec des super-pouvoirs et des super-muscles ». (Valérian l’intégrale volume 1, propos recueillis par Christophe Quillien p.10)

D’après Jean-Claude Mézières
Cela fait peu de temps que je me suis replongée dans ces histoires, et je me suis aperçue avec effroi que je n’ai même jamais lu les derniers albums ! La série a été clôturée en 2010 avec le tome 21, L’Ouvre temps. Il va falloir que je remédie à ça…
Et pour finir, je suppose que je suis bien obligée de parler de l’adaptation cinématographique de la série par Luc Besson, avec la sortie du film Valérian et la Cité des mille planètes en 2017. Il est peut-être très beau esthétiquement parlant, mais j’avoue que je n’ai jamais eu envie de le voir ; je n’arrive déjà pas à adhérer à l’apparence des acteurs !! C’est peut-être un gros préjugé de ma part. J’attends vos avis, que vous soyez fan ou pas de la BD. En tant que fan, c’est en général compliqué d’accepter une transposition de personnages de bande dessinée sur des personnes bien réelles, vous ne trouvez pas ? Pareil pour Gaston Lagaffe… Le film ne me tente absolument pas, alors qu’il est peut-être réussi, je n’en sais rien ! J’ai eu un peu de mal avec Astérix et Obélix lors du premier film, mais au final on s’y fait (et j’adore trop Mission Cléopâtre.) Je m’égare, mais j’espère que vous aurez apprécié cet article, et que si vous ne connaissez pas encore ces attachants agents spatio-temporels, cela vous aura donné envie de les suivre dans leurs voyages ! (Voir tous les albums)
« Avant nous, personne n’avait jamais raconté des aventures comme celles-là. Dans cette série, tout est possible. Chaque nouvel album peut nous conduire absolument où nous voulons. »
Jean-Claude Mézières