Prendre son temps…

… et faire les choses avec autant de satisfaction, si si, il parait que c’est possible ! Oui car, ceux qui me connaissent bien le savent, j’ai tendance à être impatiente, à vouloir tout faire en même temps, être tout le temps active. Petite j’étais déjà comme ça : toujours occupée, je n’avais même pas le temps pour un câlin ! J’ai toujours eu ce besoin d’être speed, d’optimiser mon temps. Bizarrement après mes études, pendant un certain nombre d’années j’ai eu la sensation d’être au ralenti avec le recul je sais maintenant que c’était un épisode dépressif , et ce ralentissement me déprimait encore plus. J’ai aussi eu mes loulous : le quotidien avec de jeunes enfants induit nécessairement un autre rythme de vie, dont j’ai l’impression de ne pas avoir su profiter pleinement. Mais déjà ils m’apprenaient à mieux vivre l’instant présent, un premier pas de géant ! Et à ralentir, car l’empressement les stressait. Moi qui déteste être en retard, je me retrouve d’ailleurs avec un ptit loup (mon cadet, 9 ans) qui a terriblement besoin de prendre son temps !! Un sacré exercice pour moi.

L'art de prendre son temps
Prendre son temps, tout un art ?

Mais pourquoi s’obliger à courir en permanence ? Nous vivons dans une société où on nous inculque l’idée que « vite » est synonyme de « mieux », et que « lent » signifie « en retard ». La pression financière aussi nous pousse à vouloir être le plus productifs possibles. C’est d’ailleurs pour cela que, pendant longtemps, je dessinais très peu : je ne m’autorisais pas ce temps, car j’en avais déjà trop peu pour travailler. Cercle vicieux, le dessin étant pour moi très ressourçant, quasiment vital. C’était sans doute la cause principale de mon mal-être latent. J’ai décidé d’en faire une activité professionnelle il y a quelques années pour m’octroyer le droit d’y passer du temps. On a l’impression d’exister, d’être utile, si on remplit son emploi du temps au maximum, et de préférence de manière « productive » économiquement parlant.

Ces derniers mois à la limite du burn-out m’ont fait prendre conscience de l’absurdité de la chose. Et comme les choses n’arrivent jamais par hasard, la newsletter du mois de mars de Florie Vine parlait justement de ce sujet : je me suis dit « Mince !! C’est exactement ce que j’avais besoin d’entendre… » (et mon corps aussi, car il n’en peut plus, il me dit stop !!)

Et si on choisissait consciemment de voir les choses autrement ?
Je prends mon temps, mais j’en profite mieux.
Je prends mon temps, mais je savoure les différents moments de ma vie.
Je prends mon temps, mais je produis des créations plus intentionnelles et de meilleure qualité.
Je prends mon temps, mais je ne suis pas en retard.

Florie Vine, lettre créative et sereine mars 2025

Puis, il y a une semaine j’étais invitée par Erwann à l’émission « Marche à l’ombre » sur Radio Pays de Guéret : ayant lu mon article sur la slow communication, nous avons parlé de ce sujet qu’il trouvait très intéressant. Cela m’a donné envie de reparler de slow life de manière générale, et surtout d’en appliquer plus sérieusement les principes qu’évoque très justement Florie Vine. Si l’on regarde la date de l’article en question, on constate que j’en papote depuis 2023, quand même 😅

Prendre son temps en dessin

Mais me direz-vous, dessiner, ou pratiquer n’importe quel art, nécessite de prendre son temps non ? Cela fait sans doute partie de mes paradoxes (je suis Gémeaux, il parait que c’est lié !!) Pendant des années je dessinais vite. C’est peut-être pour cela que ma BD la plus aboutie, créée durant mes 18-20 ans, était pourtant bâclée et qu’elle a fini à la poubelle. Et que mon projet actuel de bande dessinée mérite d’y travailler encore et encore. Lorsque j’ai commencé à publier sur Instagram en 2021, j’avais toujours cette habitude de dessiner rapidement. Sauf pour les portraits réalistes, car là on n’a pas le choix ! Et je me suis aperçue que cela me faisait du bien, de mettre du temps à faire un dessin. Maintenant je m’applique beaucoup plus, j’accepte d’y passer du temps. Il a fallu travailler sur cette acceptation. Mais en fait c’est de cette manière que cela me ressource le plus. Lorsque je dessine, j’ai l’impression de me régénérer. Je m’absorbe dans le sujet, dans les émotions et sentiments s’il s’agit d’un personnage (humain ou animal), dans l’ambiance et les ressentis si c’est un décor. Et s’imprégner réellement demande un minimum de temps. Donc finalement, c’est même le dessin qui m’amène à ralentir… et je n’y parviens pas toujours, alors je m’agace, car je déteste rater un dessin, là encore j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps !! Pourtant je le sais : c’est en se trompant qu’on apprend et qu’on progresse.

Enfin, là où je tombe toujours facilement dans le piège de l’optimisation du temps, c’est que je suis satisfaite de ma journée seulement si j’ai pu accomplir un certain nombre de choses (je parle des journées de travail, pas des week-ends et des vacances heureusement ! Et encore… voir ici) Mais d’une part, ces choses peuvent inclure du temps pour soi en-dehors du travail pas facile encore pour moi de m’autoriser ces moments, heureusement j’ai le dessin qui est à la fois du temps pour moi et une activité professionnelle , et d’autre part, il faut être réaliste quant au nombre d’objectifs à réaliser dans le temps imparti. C’est donc un savant mélange qu’il s’agit de trouver et de conserver ! Je vous rassure, j’y arrive de temps en temps et de plus en plus.

En tous cas cela m’a fait beaucoup de bien de prendre le temps de vous rédiger cet article, comme à chaque fois d’ailleurs, et j’espère que vous aurez également pris du plaisir à le lire, ou du moins que ces quelques mots, encore très personnels je me rends compte, vous auront été utiles. Installée à mon PC avec de la musique et la lumière du soleil printanier, j’ai savouré ce moment. Allez, prenons le temps de vivre !

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