Ils sont source d’inspiration, symboles variés selon les cultures, boules de poils anti-stress, réservoirs d’affection, petits compagnons parfois discrets mais bien présents… et j’adore les dessiner. C’est un livre lu cet été qui m’a donné envie d’écrire un petit mot sur ces bêtes bien particulières, à la fois familières et un peu étranges. Je me suis trouvée totalement en accord avec ce qu’Anny Duperey exprime à travers ses différentes expériences de « vie commune » avec des chats.
On leur prête souvent un caractère énigmatique et indépendant, sans doute à cause de cette manière d’être calme et silencieuse. Autonomes certes, les chats auxquels on prête de l’attention, qu’on aime réellement, sont en retour très attentifs, fidèles et aimants. Je peux le confirmer avec mon chat… Libre d’aller dehors, ce n’est sûrement pas pour manger qu’il revient à la maison (il trouve d’ailleurs très bien à se nourrir chez nos voisins !) Dès que l’on se trouve dans le jardin, il reste dans les parages, il nous « parle » avec sa manière bien particulière. Lorsqu’on revient d’une sortie, il nous accueille avec un miaulement en forme d’interrogation, je ne m’en lasse jamais ! Il est vrai aussi que nous lui parlons, nous communiquons avec lui depuis qu’il est arrivé chez nous alors qu’il était chaton. On sent une telle confiance chez lui, c’est très émouvant. Je ne suis définitivement pas d’accord avec les gens qui disent que les chats se fichent bien des humains… simplement nous ne sommes pas leurs maîtres, et c’est d’ailleurs ce qui me plaît dans les relations avec eux.
Connexions
Et tout comme Anny Duperey, je pense « qu’un chat avec qui on a un rapport intime est « branché » mentalement avec nous, en quelque sorte en phase avec notre cerveau comme avec un émetteur particulier. » J’ai pu le constater plusieurs fois aussi. Surtout lorsqu’il était chaton, Grisou pouvait être extrêmement agité lorsque je me sentais très stressée. Quand je m’en suis rendue compte, il a suffit que je lui explique pourquoi j’étais stressée, et qu’il n’y était pour rien, pour qu’il se pose subitement et qu’il s’endorme à côté de moi… Un peu comme pour les bébés et les enfants d’ailleurs, qui sont des éponges émotionnelles et qui ont besoin qu’on leur explique, même s’ils ne saisissent pas le sens. Ce sont sans doute les intonations, les intentions, qui comptent…
Elle parle aussi des regards… Le regard intense qu’un chat peut poser sur vous, c’est quelque chose. Ou le long regard un peu plissé qui exprime tant d’amour. Je ne peux pas comparer avec les chiens que je connais très mal, n’étant pas trop à l’aise avec eux. Enfant, j’ai pourtant beaucoup aimé une petite chienne croisée coker, adorable Frimousse, qui habitait chez ma grand-mère paternelle. Je ne l’ai pas beaucoup connue mais on s’attache vite… J’ai connu davantage de chats, ma référence de base étant celui de ma tante Irène, chez ma chère grand-mère espagnole à Drancy : Wilfried, un blanc et roux. Il se laissait complètement faire par ma sœur et moi qui le faisions danser en le tenant par les pattes de devant !! J’ai eu énormément de peine lorsqu’il est mort pendant la canicule de 2003. Ces « petits » deuils ont fait que depuis, j’avais toujours repoussé l’adoption d’un petit animal même si j’ai souvent été tentée. C’est idiot, parce que ça fait partie de la vie, et que même un attachement à une vie qui sera relativement courte en vaut la peine. Tentée oui, mais seulement par les chats : moi aussi j’ai besoin d’un minimum d’indépendance, comme eux !
« Je suis pour ma part persuadée qu’il existe un accord subtil entre le chat et une forme de concentration mentale. Cela lui plaît de nous sentir réfléchir, cogiter en silence, il se sent bien dans cette atmosphère. Il doit alors émaner de nous des ondes, une fréquence particulière qu’il capte et dans laquelle il s’épanouit. »
Anny Duperey, Les chats de hasard
En tous cas moi j’aime bien ce côté un peu incroyable, un peu surnaturel : c’est peut-être logique d’aimer les chats lorsqu’on aime la littérature fantastique, la fantasy et la science-fiction, qui mêlent justement étrangeté et familiarité. Ils laissent rarement indifférent, probablement de par leur apparence énigmatique et leur capacité de connexion psychique avec nous. Les cultures païennes leur ont prêté des pouvoirs magiques, l’Egypte ancienne les vénéraient en tant qu’incarnation de Bastet, déesse bienveillante du foyer et symbole de protection… Mais ces mêmes caractéristiques leur ont aussi causé des malheurs, étant considérés comme démoniaques et associés aux (soi-disant) sorcières ; mais la folie meurtrière des Humains, qui trouve souvent ses racines dans la peur et l’ignorance, est encore une autre histoire !
Aller plus loin avec les chats :
Article de Nathalie Labrousse pour nooSFere (juin 2000) : Les chats dans les littératures de l’imaginaire (SF, fantasy, fantastique)
Livre : Saga L’école des chats, de KIM Jin-kyeong et magnifiquement illustré par KIM Jae-hong, Editions Picquier.
Quelques dessinateurs ou dessinatrices spécialisé(e)s chats, et que j’aime bien :
https://www.instagram.com/ilustratorium.sara
ah ! la photo de Grisou dormant sur le livre d’Anny Duperey : sensible le chat, aucun doute comme tu le décris justement, mais pas intello
Tout à fait !! Et puis entre deux siestes, il préfère aller chasser le pigeonneau.