« Les BD, c’est comme avaler des bonbons pour se réconforter. » Tout à fait d’accord avec cette petite phrase trouvée dans un roman de Melinda Metz, même si personnellement je remplacerais les bonbons par des chocolats ! Si vous me connaissez vous savez que j’adore les bandes dessinées. Et c’est vrai qu’en cas de baisse de moral ou de coup de fatigue, ou en vacances quand on n’a rien à faire de spécial, une bonne BD est particulièrement bienvenue et se savoure avec délice.
Pourquoi parler BD aujourd’hui dans cet article ? Cela fait bien sûr un moment que je voulais le faire, s’agissant d’un sujet qui m’intéresse grandement, mais surtout nous sommes en plein Festival d’Angoulême, une très bonne occasion donc ! Je dois dire que je n’ai encore jamais eu l’occasion d’y aller, c’est pourtant dans mes projets depuis longtemps mais les dates ne sont vraiment pas possibles pour moi actuellement, dommage…
Mais revenons à la bande dessinée proprement dite.
Un peu d’histoire
La bande dessinée apparaît en fait pour la première fois en Suisse au début des années 1830, et se diffuse ensuite dans le monde entier par le biais des revues et journaux satiriques. Elle devient vraiment populaire au début du XXème siècle et se développe surtout dans les années 30 avec les comics états-uniens de superhéros que nous connaissons bien. C’est aussi dans ces années-là que naissent Les Aventures de Tintin qui restent un grand classique de la bande dessinée franco-belge. Je ne connais pas grand-chose à la culture manga, mais la bande dessinée japonaise commence également à être très populaire au Japon à partir des années 50. Ce XXème siècle aura vraiment été la période d’essor de ce genre bien particulier.
Cependant le « neuvième art » a longtemps été considéré comme infantile, et en même temps souvent accusé d’être vecteur de violence auprès de la jeunesse. Ce qui lui a valu d’être contrôlé par la loi : pour exemple en France avec la fameuse loi du 16 juillet 1949 qui interdit toute publication destinée à la jeunesse « présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l’enfance et la jeunesse », ainsi que l’institution d’« une commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence ». A la même période naît aux États-Unis le Comics Code Authority, chargé de vérifier les publications destinées à la jeunesse.
Dans les années 1960 la bande dessinée commence d’ailleurs à chercher à se légitimer en quittant cette étiquette de « littérature pour enfants ». Il est certain qu’elle s’est depuis beaucoup diversifiée, et est de plus en plus respectée en tant qu’art : il s’agit en effet d’une forme d’expression artistique à part entière. Il y aurait encore énormément à dire sur le sujet, mais je trouvais déjà intéressant d’en retrouver les origines !
Influences et coups de cœur
Histoire de faire un petit tour de ma bédéthèque, j’aime toujours autant les classiques comme Gaston, Astérix, Johan et Pirlouit, Boule et Bill… Je ne me lasse pas non plus de Mafalda : l’humour, les dessins expressifs, le caractère social et politique de cette série argentine me plaisent beaucoup. En revanche j’accroche un peu moins qu’avant à Yoko Tsuno, mais j’admire toujours les décors détaillés de Roger Leloup, et c’est quand même son héroïne qui a inspiré mes premiers personnages de bande dessinée vers 8 ou 9 ans ! J’ai beaucoup aimé la série Thorgal, mais j’ai décroché lorsque le destin s’acharnait vraiment trop sur le héros, trop tragique à mon goût. Mais de même, j’aime beaucoup la façon de dessiner de Rosinski.
Jeune adulte je découvrais Jérôme K. Jérôme Bloche : j’adore les dessins à la fois sobres et réalistes, je trouve que les personnages ont beaucoup d’allure et de caractère. Les histoires sont bien trouvées, avec de l’humour et un héros très attachant. Bien sûr il s’agit juste d’un petit aperçu de mes trouvailles et goûts personnels, et je suis loin d’avoir fait le tour de tout ce qui existe en la matière ! Sans compter les séries ou auteurs auxquels je n’adhère pas.
Un petit focus tout de même sur Valérian, que j’avais découvert enfant ou ado je ne sais plus, et que je re-dévore actuellement. Je commence la collection des Intégrales, enrichies avec des interviews des auteurs, anecdotes, parallèles avec la saga Star Wars… Tout à fait passionnant !!! J’aime l’imagination incroyable de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, le graphisme superbe malgré l’imperfection des traits des personnages, surtout dans les débuts : c’est ce qui fait tout leur charme ! Apparus pour la première fois dans les pages de Pilote en 1967, les agents spatio-temporels Valérian et Laureline restent intemporels, une référence absolue dans l’univers de la science-fiction à mon humble avis.
Pour finir, dans un tout autre genre je voudrais juste mentionner les BD « témoignages » destinées aux adultes. C’est un format finalement très adapté, car les images permettent de véhiculer des messages chocs au moins autant que les mots… C’est le cas de Tant pis pour l’amour, ou comment j’ai survécu à un manipulateur, de Sophie Lambda. J’ai adoré l’humour qu’elle a réussi à y mettre alors que c’est de son propre vécu qu’il s’agit, les dessins sont juste géniaux (les expressions des visages !), et l’histoire très bien racontée et mise en scène. Avec à la clé des pistes, explications, indicateurs en cas de relation toxique. Du très beau travail !
Et de mon côté…
Comme vous le savez sans doute, j’ai pour projet de créer une bande dessinée, si possible sous forme de série. Celles que je dessinais jusqu’au début des années 2000 étaient vraiment bâclées et pas éditables, je n’y pensais même pas. Alors encore merci à Loïc d’avoir donné l’impulsion nécessaire à ce gros gros projet, sinon je ne me lançais pas ! Du coup cette fois je veux faire les choses bien et je prends mon temps (alors que je suis de nature impatiente !!), j’en suis actuellement aux travaux préparatoires : documentation, essais de personnages, réflexion sur la mise en couleur, entraînements de mise à l’échelle… Car la difficulté est surtout là : mes petits personnages d’environ 6 cm de haut évolueront dans notre monde, je peux vous dire que ce n’est pas facile de respecter les proportions ! Voici donc déjà Lün, le personnage principal :
Il était question plus haut de publications pour enfants et ados ; j’avoue pour ma part être grande lectrice de littérature jeunesse, que ce soit en romans ou en bandes dessinées. Ce projet de BD s’inscrit a priori dans cet esprit.
Des infos sur l’avancée et les coulisses du projet seront régulièrement postées dans les news réservées aux contributeurs sur ma page Tipeee. Je vous tiendrai aussi au courant de manière plus générale dans ma newsletter mensuelle.
En ce moment en Creuse
Et pour ceux qui sont dans le coin, la bibliothèque d’Ajain accueille le Laboratoire de bande dessinée, une exposition pour les enfants à partir de 8 ans, du 8 janvier au 9 février 2024 :
Ooooh, je suis charmé… de découvrir Lùn, et, par son style graphique si fin , naïf et un peu romantique, de deviner dans quel univers fantasque il va nous emmener. Impatient d’attendre ses aventures… et de feuilleter « son » premier album 😉
Bravo Lysiane pour cette présentation , à la fois sur l’histoire surprenante et mal connu de la BD, et de nous faire partager ce compte à rebours de la naissance d’un Nouveau personnage . Exaltant !!
Merci beaucoup pour ce commentaire Jérôme, je suis très touchée !! En effet ce n’est que le début, nous verrons où cette aventure nous mènera… Je suis en tous cas ravie que les pérégrinations de Lün t’intéressent autant, c’est hyper motivant !