Les Yeux de Mona

Lecture : Les Yeux de Mona, de Thomas Schlesser

L’histoire de la belle et forte relation de Mona et de son grand-père nous amène à découvrir, ou à voir avec un autre regard, 52 œuvres à travers trois musées parisiens. Ce roman d’initiation à l’art et à la vie m’a été prêté par Philippe, mon beau-père, qui lui-même peint et dessine. C’est d’ailleurs lui qui m’a appris à dessiner des portraits réalistes au crayon il y a quelques années. Je pense que je n’aurais pas eu l’idée de plonger dans ce livre sans ce prêt, et j’ai bien aimé même s’il ne figurera pas parmi mes lectures favorites. Peut-être un peu ardu dans les parties d’analyse des œuvres d’art, mais en même temps ça fait du bien de se remettre à ce genre de littérature, qui mêle relations humaines, psychologie et philosophie. Pour la petite histoire, j’étais en section littéraire au lycée et j’adorais particulièrement les cours de philo en Terminale ! J’avais une prof passionnante, et dans ce roman j’ai retrouvé des références que j’avais oubliées.

En revanche mes connaissances en histoire de l’art sont relativement limitées, j’ai donc découvert beaucoup de notions mais aussi des artistes. J’ai eu confirmation que les créations qui me touchent le plus ne sont définitivement pas celles des courants classiques et néoclassiques, ni généralement de l’art contemporain. Au contraire j’aime le romantisme, l’impressionnisme, le pointillisme, l’art nouveau…

Hvile [Repos], Vilhelm Hammershoi
Hvile [Repos], Vilhelm Hammershøi, 1905

Un tableau m’a particulièrement touché à la lecture du roman : Hvile, du peintre danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916), que je ne connaissais pas du tout. A contre-courant de son époque, on dit qu’il a inventé le portrait de dos. Est-ce la raison pour laquelle je le trouve émouvant ? C’est vrai, j’ai toujours aimé les photos prises de dos. Et puis c’est joli, une nuque. Encore une fois à contre-courant des convenances, de même que les mèches folles et la blouse légèrement ouverte dans le dos. En outre, d’après Thomas Schlesser, historien de l’art et auteur des Yeux de Mona, on dit que Hammershøi enfant dessinait des créatures fantastiques tirées des contes nordiques. Vous ai-je déjà dit que j’avais un faible pour les cultures scandinaves ? Peut-être était-il toujours accompagné de trolls et de gnomes lorsqu’il peignait sa femme ainsi, de cette manière si tendre et délicate dans son intérieur sobre…

Bref, une lecture très instructive, sur fond d’histoires personnelles plutôt intéressantes et qui en tous cas donnent matière à réfléchir. Si vous avez déjà lu ce livre, ou si vous comptez le faire, pensez à partager vos découvertes, vos émotions, et pourquoi pas l’œuvre qui vous touche le plus parmi les 52 images reproduites à l’intérieur de la jaquette dépliable. Bonne lecture !

C’est d’ailleurs cela, l’apprentissage de l’enfance : la perte. […] On apprend que perdre est la condition indispensable de la sensation vitale, de l’intensité présente. On croit que grandir, c’est accumuler des gains […]. Mais c’est un leurre. Grandir, c’est perdre. Vivre sa vie, c’est accepter de la perdre. Vivre sa vie, c’est savoir lui dire au revoir à chaque seconde.

Les Yeux de Mona, Thomas Schlesser (Ed. Albin Michel)

4 réflexions au sujet de “Les Yeux de Mona”

  1. Merci pour ce partage ! Et pour cette belle écriture. C’est généreux et agréable. Comme la pluie d’été qui caresse et reverdit les pelouses et les haies en ce moment précis.
    Le chat se planque et je penserai à lui autant qu’aux Yeux de Mona.
    Belle journée à vous ! 🤗🌿

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    • Avec plaisir, merci beaucoup pour ce joli commentaire ! C’est très sympa d’avoir pris le temps de l’écrire, ça me touche vraiment !
      Très bonne journée (ou soirée) à vous aussi 🙂

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