Qui ne connait pas ces dessins pleins de charme et de poésie, enfants-papillons et délicates « fées-fleurs » ? Je suis régulièrement tombée sur les illustrations de Cicely Mary Barker (1895-1973) sans connaître son nom, elles m’ont souvent inspirées et m’inspirent encore. Je suis sensible aux fées et à la nature depuis mon adolescence, mais j’aime aussi beaucoup ce côté rétro et naïf. L’illustratrice britannique est connue pour ses dessins de fées et de fleurs ; ses premières œuvres en tant que professionnelle étaient des cartes de vœux (d’elfes et de fées, bien sûr) et des illustrations pour magazines pour enfants. Son premier recueil de dessins, Flower Fairies of the Spring, est publié en 1923.
C’est d’ailleurs dans l’air du temps à ce moment-là : en ce début de XXème siècle et notamment en Angleterre, les fées connaissent un succès populaire dans l’art et la littérature avec Peter Pan de J.M. Barrie et The Coming of the Fairies d’Arthur Conan Doyle, pour ne citer qu’eux. C’est l’époque de la fameuse « affaire des fées de Cottingley », qui fait référence aux célèbres photographies prises par deux jeunes cousines, Elsie Wright et Frances Griffiths, apparaissant en compagnie de fées et d’autres créatures du petit peuple. Ces photos avaient beaucoup intéressé Sir Arthur Conan Doyle qui s’en était justement servi pour illustrer son livre, et qui croyait réellement qu’elles étaient des preuves de l’existence des fées. Nous savons depuis que ces photos étaient truquées, bien sûr. Mais attention cependant… car chaque fois qu’un enfant [et aussi l’enfant qui est en nous] dit : « Je ne crois pas aux fées », il y a quelque part une petite fée qui meurt. (Peter Pan, 1904, James Matthew Barrie)
A noter que les Anglo-Saxons utilisent le terme fairies pour désigner les fées mais aussi toutes les petites créatures anthropomorphes du folklore païen telles que les lutins, nains et elfes.
Pour en revenir à Cicely Mary Barker, on peut dire qu’elle était une artiste-née : elle prend des cours d’art par correspondance dès l’enfance. A 13 ans, elle suit des cours du soir à l’école d’arts de Croydon, puis y reste jusque dans les années 1940 en tant que professeur. Bien qu’elle ait donc une solide éducation artistique, elle dit peindre à l’instinct, « de la manière dont les choses [lui] viennent naturellement, sans réelle réflexion ni attention aux théories artistiques ». Cette façon de voir les choses me plait bien ! Elle utilisait principalement l’aquarelle et l’encre, mais aussi la peinture à l’huile et les pastels. Elle aimait dessiner les enfants, d’où sa diversité impressionnante de petits personnages à allure et visage enfantins.
Plus de 50 ans après sa mort, ses fées-fleurs rencontrent toujours autant de succès : les rééditions de ses œuvres sont très nombreuses, sans compter les produits dérivés…
Source d’inspiration
Beaucoup moins joli, je vous montre tout de même le croquis d’une fée que j’avais dessinée il y a longtemps d’après une illustration de Cicely Mary Barker ; j’avais trouvé la couverture d’un de ses recueils dans un catalogue. Dessin commencé mais pas terminé, comme souvent à l’époque, d’où l’aspect très brouillon.
Et beaucoup plus récentes, ces fées-papillons en partie inspirées des Flower Fairies de Cicely Mary Barker : c’est la Primrose Fairy qui m’a donné l’idée de la première, le papillon citron. J’ai ensuite voulu en faire d’autres mais je me suis arrêtée à trois.
Découvrir ou redécouvrir les Flower Fairies
Voir les magnifiques galeries sur le site officiel : https://flowerfairies.com/meet-the-fairies
Compte officiel sur Instagram : Flower Fairies